vendredi 14 décembre 2012

Reprendre Pouvoir et la Participation Citoyenne pour la Citoyenneté en Santé Mentale :
Une désigmatisation se propose et s’impose au Québec.

Des Électrochocs aux chocs des cultures en Santé Mentale
(Du courant synaptique au courant systémique)

Être au courant n’est pas d`Être dément, mais d’Être un Survivant dans le courant du changement. » C.C
 
UNE CAMPAGNE DE CHOC POUR Montréal POUR ÉLÉMINER LES STIGMATES DE LA
MALADIE MENTALE POUR PERMETTRE UNE MEILLEURE RÉINSERTION SOCIALE POUR
LES USAGERS QUI FONT PARTIE À PART ENTIÈRE DE LA COMMUNAUTÉ
LA DIFFÉRENCE EST FÉCONDE ET LA NORMALITÉ FAIT STAGNER,
MAIS QU’EST-CE QUE LA «NORMALITÉ » ?
Présentation

Bonjour, je m’appelle CHAD et je suis un célibataire de 40 ans sans enfant qui à fait le choix de trouver son moi authentique et son besoin d’indépendance et d’autonomie, car c’est ma qualité de vie et mon bonheur qui en dépend. Présentement, je suis dans un processus de rétablissement face à un problème de santé mentale qui englobe l’ensemble de mon fonctionnement : physique, psychologique, personnel, relationnel, sexuel, social, culturel, spirituel et environnemental : une approche holistique baptisée comme étant BIO-PSYCHO-SOCIALE.

C’est une problématique qui m’a suivie et hantée tout au long de ma vie et que je commence à composer de façon adéquate avec elle pour éviter de trop en souffrir, mais de m’en rétablir sans la fuir par peur d’être jugé. Ma réflexion portera sur l’univers de cette angoisse existentielle avec qui je cohabite au quotidien depuis ma naissance pour le meilleur et pour le pire.
Professionnellement, je suis un enseignant de science morale et religieuse au niveau primaire et secondaire. J’ai 7ans d’expérience dans ce domaine et 2 ans d’expérience en intervention psychosociale en toxicomanie. Ayant fait le bilan de ma santé personnelle et professionnelle, j’ai décidé d’aller là où mon cœur m’appelle : vers la relation d’aide. Être en quête de sens face à l’ensemble des dimensions humaines de ma vie est une motivation thérapeutique personnelle aidante, que je veux partager avec ceux qui souffre de ce mal de vivre. Pour ce faire, je dois garder à l’esprit que la relation d’aide et le bonheur commence par soi-même, c’est une première étape pour Reprendre Pouvoir.
Devenir pour intervenir…

La motivation de mon militantisme et de mon retour à l’implication citoyenne en santé mentale et en toxicomanie donne un nouveau sens à ma vie personnelle et professionnelle à travers la relation d’aide. Comme enseignant, j’ai perdu le feu sacré avec les années et avec mon problème de bipolarité, j’en suis venu désabuser et à douter de moi-même et de mon rôle d’éducateur. Je suis une personne qui a beaucoup de compassion pour la souffrance humaine, car la souffrance de l’autre me rappelle la mienne. J’ai choisis l’enseignement moral et religieux pour accompagner les jeunes dans leur croissance personnelle et sociale, mais cette pratique est très ardue.
Je ne veux pas généraliser, mais de nos jours enseigner aux jeunes dans le milieu scolaire actuel n’est pas une tâche facile et non VIRGINIE ou 30 vies n’est pas la réalité dans la vraie vie. L’ouverture à la spiritualité et à la croissance personnelle n’est pas prise au sérieux dans nos écoles. C’est la culture du plus égale mieux et elle domine à tous les niveaux. Moralement les jeunes sont laissés à eux-mêmes et ça donne les résultats qu’on connaît.
La toxicomanie et les problèmes précoces de santé mentale chez les jeunes est un effet secondaire du manque de sens et de repères dans leurs vies. De plus, il manque de ressources en relation d’aide dans le milieu scolaire au même titre que dans le milieu de la santé en institution, comme celui communautaire et les usagers comme les jeunes sont laissés pour contre. La première initiative de la désigmatisation passe par l’éducation de masse. Les légendes urbaines en santé mentale sont encore très présentent dans l’inconscient collectif du Québec. Une problématique de santé mentale ne peut être jugée sans l’avoir vécu de proche comme de loin.

C’est à vous de juger ou de vous informer
Je viens d’une famille (…sans les juger pour autant…) où l’alcoolisme et la toxicomanie à engendrer une détresse et un mal de vivre considérable. Du côté de la famille de mon père l’ensemble de mes oncles sont alcooliques et certains de leurs enfants ont une problématique de santé mentale ou de dépendance. Mon père est le plus jeune de la famille et il est alcoolique, toxicomane et bipolaire. Et non ! Je n’ai pas échappé à la règle. De plus, les problèmes de santé mentale (schizophrénie, trouble bipolaire, Dépression) accompagnent les différents symptômes de cette lourde souffrance familiale comme la séparation, le mal de vivre, la psychiatrie et le suicide etc.
C’est par le Rétablissement et la transmission du relèvement de mon père qui a motivé mon Rétablissement et à le partager. Mon cheminement spirituel est à la base de ma motivation pour le domaine de l’intervention. C’est grâce à la rencontre que mon père a fait avec le Mouvement des Alcooliques Anonymes que ma vie a pris tout son sens. C’est par un certain équilibre familial que mon père et ses frères sont abstinents depuis plusieurs années. Avec l’aide de mon père, à 18 ans j’ai connu une première période de rétablissement. C’est à ce moment que j’ai eu l’éveil spirituel qui aujourd’hui m’habite encore qui est d’aider mon semblable et de contribuer à un monde meilleur. Mon choix d’enseigner la morale et la religion se voyait faire partie de cette mission, mais la réalité du milieu s’est chargée de me faire goûter à l’amertume, à la maladie et au désespoir. C’est à la suite d’une dépression profonde que j’ai fais l’expérience d’une thérapie, qui allait concrètement me mettre en contact avec la relation d’aide. Pour ma part, j’ai eu des problèmes de toxicomanie, mais j’ai maintenant 7ans d’abstinences.

De plus, je souffre d’un trouble bipolaire affectif et j’ai pris conscience que mon problème de consommation était une sorte d’automédication pour atténuer les symptômes de cette maladie. Avec ce vécu, je crois pouvoir aider mon prochain. Le toxicomane, l’usager en santé mentale qui souffre encore. Avec les années, j’ai fait plusieurs rechutes, mais j’ai eu la chance de goûter au rétablissement et de faire un cheminement psychologique et spirituel. Si je suis encore de ce monde, c’est ni plus ni moins par soif d’absolu pour une spiritualité vivante ou un humanisme qui est source de confiance, d’amour et avec le Rétablissement de mon père, une spiritualité s’est installée et la vie a fait en sorte de m’en faire bénéficier.

Limite entre soi et l’autre
Mon expérience comme intervenant m’a beaucoup apporté, mais n’étant pas guéri et en rétablissement je me suis vendu l’idée qu’abstinent, je pouvais retourner enseigner. C’était plus payant, mais je m’en suis sortie encore au déficit dans ma santé. J’en paye le prix encore aujourd’hui, mais j’ai pratiquement remboursé ma dette à la vie. Depuis 2 ans je ménage mes énergies et je me suis bâti une discipline qui me permet d’être capable d’harmoniser et équilibrer les différents domaines de ma vie. Dans mon cas le 8-8-8 est une question de survie et bien sûr de respect pour mon intégrité en tant qu’être humain.
Dans ma conception d’un monde idéal, il existe une zone grise qui a toujours été occultée par un non- respect de mon existence. C’est ma dépendance existentielle et ma difficulté à composer avec la réalité qui a conduit au manque de confiance dans ma vie. J’ai comblée ce vide existentiel par une confiance toute puissante de devenir un être parfait. Prendre la place de Dieu signifie de rester dans l’ombre pour maintenir son mythe de perfection. Sur la place publique l’erreur n’est pas humaine et la peur n’est pas de Dieu. C’est dans cette dichotomie surréaliste que mon univers a sortie de son orbite. Plus souvent qu’autrement l’imparfait a dominé et j’ai mis des lunes à conscientiser que c’est humain. Le manque de respect de mes limites m’a toujours empêché de vivre une vie humaine qui est la mienne. C’est d’arrêter de me léser dans mon amour propre et tendre à respecter ma vulnérabilité qui est de m’aimer et d’être aimé comme je suis. Mon angoisse profonde est de vivre l’intimité avec moi et avec l’autre.

À chaque jour, je m’efforce d’être et de moins paraître, soit d’accomplir le possible et de laisser à la vie l’impossible. C’est à travers une mission obsessionnelle et impossible de perfection qu’une souffrance dévastatrice s’est exprimée par la dépendance et la maladie. Je peux dire que je nie mon imperfection en tant qu’être humain qui est de vivre avec ma maladie dans le respect et d’être à mon écoute.

Mon déni de la solitude et le non-respect de mes limites à mon problème de santé mentale paralyse mon épanouissement personnel et professionnel. Par ce manque de respect je me place instantanément en situation d’échec et je me rejette avant d’être rejeté. Et ce cycle termine toujours par une dépression. Comme la crise financière, il se crée un déficit et je passe par une période d’incertitude en espérant la relance physique et psychologique. Ce qui fait le plus mal, c’est l’intérêt sur l’énergie emprunté à la vie. Avec foi et persévérance, je suis persuadé de trouver l’équilibre et la constance d’en ce que j’entreprends. Ce qui fonctionne en ce moment, c’est une bonne hygiène de vie pour ma santé physique et mentale. La raison pour laquelle je vais mieux, c’est que j’ai lâché prise sur la perfection et la reconnaissance.

Je laisse maintenant place à de l’amour et de l’affection en respectant mes besoins de relations, de réalisations, de transcendance et d’espérance. J’ai surtout besoin de croire que je suis capable de bien vivre avec ma maladie et d’arrêter d’avoir honte de ma différence. Je veux travailler en intervention, car le travail d’intervenant m’a démontré qu’il est possible d’être employé à être soi-même.
Impacts majeurs sur ma santé sont l’autostigmatisation et la stigmatisation dans tous les domaines de ma vie.

Avec les années, il y eu de nombreuses périodes de noirceur dans ma vie, mais heureusement la lumière à toujours été au rendez-vous. J’ai énormément d’énergie supplémentaire que je n’arrive pas à gérer parfois sainement. Cette exemple démontre comment j’arrive difficilement à gérer mes limites et souvent je fuis les conséquences. Dans mes relations amoureuses, je me donne corps et âme dans le but d’aimé et d’être aimé et cela devient une dépendance. Je m’enivre de cette amour et j’oubli tout aux alentours de moi. Mes amis, ma famille, mon travail et je mets mes énergies toujours en fonction de l’autre pour avoir son amour. En enseignement j’ai voulu être aimé de tous et en relation j’ai voulu être son amour.

Le résultat est le même, car au bout du compte c’est l’effondrement. On peut dire que tout peut devenir un motif qui contribue à altérer l’humeur et le comportement, mais le dosage avec l’usage nous rend un peu plus sage. C’est quand j’aime à nouveau que je dois être vigilant. Quand j’aime un travail comme j’ai aimé l’enseignement, j’oublie tout à l’entoure de moi et surtout moi-même.
Impact actuel

Depuis ma thérapie, il y eu de nombreuses victoires et j’en suis fier car je me respecte davantage dans ma maladie. Je pense que je me rapproche davantage de moi-même et j’ai décidé de devenir mon meilleur ami. En plus, j’ai décidé de faire un travail qui me ressemble. Je suis présentement en arrêt de travail, mais je me prépare à un éventuel retour au travail grâce à ReprendrePouvoir.org. Donc, je prends soins de moi et je prends du temps pour faire des réunions, de partager avec des amis et je dois mettre plus de temps dans mes études, car j’ai eu un certain ralentissement dû à la dépression. Je suis content d’aller vers l’intervention et maintenant je sais que ma valeur personnelle vaut plus qu’un salaire. Enfin pour être aidant, je dois m’aider moi-même d’où l’utilité de ne pas me laisser tomber.
Je suis conscient que je peux reproduire le même scénario en travaillant comme intervenant. Mais aujourd’hui, j’ai davantage de détachement par rapport aux sentiments et aux jugements des autres. Je peux maintenant départager les choses qui m’appartiennent et ceux qui ne m’appartienne pas. J’ai une meilleure estime de moi et ma source de réconfort doit venir de moi-même. Je suis conscient que c’est un travail difficile, mais cette fois-ci je vais choisir la clientèle qui me convient. Cette fois, j’ai décidé de me choisir et de devenir responsable de mon bonheur en devenant autonome et respectueux dans mes besoins. Intervenir pour devenir, c’est un chemin montagneux qui nous mène au sommet sans oublier de nous ramener sur terre… Donc c’est de Reprendre Pouvoir…
La Norme s’établie par une réalité : Désigmatisation = Information
Stigmatisation = Désinformation…
«C’est quoi d’être (Normal) ou (Différent) » Et vice-versa ?


Chad Chouinard reprendrepouvoir_rp@hotmail.com
514 728-6391 p. 335
Usager/Chargé du projet l'Expérience du Rétablissement
7025, ave Rondeau,
Anjou, Qc, Ca
H1K 4Z1
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