mardi 18 juin 2013

 

 

 
 Bernard Saulnier

Texte lu à l'Institut universitaire en santé mentale de Montréal à l'occasion de la conférence
 
 
 
Oui, j'aimerais fuir, fuir la psychose pour me retrouver dans la culture pure, faire l'apprentissage de connaissances artistiques de la façon permise par Les Impatients. Créer pour chasser la douleur et m'engager dans le rétablissement, pas dans la guérison, parce que le paupérisme, la folie, la névrose, la mythologie, Œdipe, Narcisse se sont imposés…
Je pense au hip-hop, au «gangsta rap», au rock and roll : musique du peuple où je peux m'identifier, à la marge contre la norme, un outsider populaire.
La culture pour m'ouvrir sur d'autre monde, ça été souvent dit...
La culture, aussi, comme moyen d'évasion par la littérature, quand je suis hospitalisé et que je ne peux sortir de l'univers hospitalier.
Ce texte comme une approche citoyenne, une façon de prendre la parole libératrice qui me pose comme égal à tous, dans la compréhension de mon être. Une forme d'existence dans mes œuvres, mais surtout d'inspiration dans les œuvres d’autres artistes.
La culture aussi pour la spiritualité comme la provocation, la proximité du sacré, l'éloignement du mépris, la culture crue comme ce que je vous écris ici, en espérant rester humble. La culture aussi comme une ouverture à l'autre, un bris dans la solitude, une même émotion pour une œuvre...
La culture comme une tentative vers le normal, un essai vers la déstigmatisation. Se poser, se questionner devant et avec une œuvre...
La culture, c'est aussi le iPod, les écouteurs dans les oreilles qui développent un bien-être, une douceur. Une accalmie nostalgique dans la musique. L’écriture, c’est une accalmie du narcissisme et peut être aussi une sortie du labyrinthe de la maladie mentale.

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